Plus de 30% des Français n'ont pas de jardin : on comprend donc facilement l’intérêt primordial du végétal dans l’espace public des villes. Les jardiniers paysagistes ont un rôle majeur à jouer dans cette transition écologiques et culturelle.

Quelles perspectives pour les entreprises du paysage ?
L’essor de l’agriculture urbaine collective laisse apparaitre pour les entreprises du paysage de nouvelles missions au sein de la « fabrique de la ville » :
- Le rôle du jardinier-paysagiste évolue en intégrant les citoyens dans la réalisation et la gestion de l’espace, tout en apportant son expertise du végétal, de l’écologie et des techniques paysagères.
- Hybride entre technicien paysagiste et animateur de quartier, ce « néopaysagiste » devient un « chef d’orchestre » de l’aménagement et de l’animation pour coordonner et accompagner le développement de l’agriculture urbaine collective.
Quels sont les bénéfices d’une agriculture urbaine collective ?

- L’amélioration de l’alimentation et de la santé (ex : réduction de l’obésité).
- Le renforcement des liens sociaux, des réseaux et du sens de la communauté.
- La valorisation des déchets organiques des villes par l’utilisation du compostage.
- La promotion de l’éducation à l’environnement et d’une agriculture respectueuse de la nature.
Quelles sont les limites de l’agriculture urbaine collective ?
- La pérennité et la gestion des espaces : engagement citoyen fort au moment du chantier participatif mais parfois difficile à maintenir une fois le végétal en place (arrosage, entretien, etc.)
- La pollution générée par le milieu urbain (eau, air, sols) : conséquences éventuelles sur la qualité sanitaire des produits comestibles cultivés.
- La qualité de l’intégration des espaces dans la construction de la ville : utilisation de matériaux de faible qualité, réflexion paysagère quelquefois limitée, etc.
Quels végétaux sont les plus adaptés à ces espaces souvent contraints ?
- Les variétés anciennes et locales : tomates, salades, haricots, etc.
- Les légumes vivaces, dits « perpétuels » : rhubarbe, oignon rocambole, artichaut, etc.
- Les arbustes fruitiers : pommier « Belle de Pontoise », prunier « Bonne de Brie », etc. ; les variétés auto-fertiles : abricotier « Bergeron », cerisier « Bigarreau Van », etc. ; et à fruits secs : noisetier, etc.
- Les plantes à fleurs aux vertus prophylactiques : œillets d’inde, capucines, cosmos, etc..
Vers un renouveau de l’aménagement des espaces publics ?
- Le développement de l’agriculture urbaine dans les villes conduit à une réappropriation collective de l’espace public par le végétal (ex : mouvement mondial des Incroyables Comestibles).
- Aujourd’hui, les aménagements paysagers urbains ne peuvent plus être réduits à de simples décors : nécessité de repenser le mode de fabrication de la ville en co-concevant les projets avec les habitants.
- Les villes se réapproprient ces initiatives citoyennes en les encadrant techniquement et juridiquement : permis de végétaliser, charte de végétalisation, visa vert, etc.
Les résultats présentés dans ce document sont issus des travaux sur l’agriculture urbaine réalisés par ASTREDHOR.


